Pour Laurent Fabius, il y a deux séries de mesures contre le groupe Etat islamique : « D'abord les bombardements, que l'on pratique tous, et puis il faut aussi qu'il y ait des forces au sol ». Ces dernières ne peuvent être françaises, « ce serait contreproductif », précise Laurent Fabius. Mais elles « peuvent être à la fois l'Armée syrienne libre, des forces arabes sunnites, des Kurdes et pourquoi pas des forces du régime ? »
C'est la première fois qu'un dirigeant français évoque une alliance de fait, sur le terrain, avec l'armée de Bachar el-Assad. Rappelons qu'il y a quelques semaines encore, la France martelait que le régime de Damas et le groupe Etat islamique constituaient « les deux faces d'une même barbarie ».
Participation de l'armée syrienne dans le cadre de la transition
Mais on constate qu'après les attentats de Paris, la position de Paris évolue. La France souhaite désormais une « grande coalition » pour lutter contre l'organisation jihadiste avec la Russie, alliée de Bachar el-Assad. Et maintenant, la France inclut donc les troupes syriennes du régime de Damas parmi les forces susceptibles de faire reculer le groupe Etat islamique.
Mais après les propos en ce sens de Laurent Fabius ce vendredi matin, le ministère français des Affaires étrangères a immédiatement précisé que cette participation de l'armée syrienne ne pouvait se faire que dans le cadre de la « transition politique ». Et sur ce point, la position française ne change pas pour l'instant : Laurent Fabius a répété que Bachar el-Assad « ne peut être l'avenir de son peuple ».