Egypte: à Charm el-Cheikh, les professionnels du tourisme se font du souci

Les touristes russes et britanniques continuent de quitter l'Egypte. Un peu plus de 100 000 touristes sont en cours de rapatriement et la suspension des vols fait peser, à court terme, un risque majeur sur l'industrie du tourisme. A Charm el-Cheikh, l'inquiétude est à son comble. Reportage.

Avec notre envoyé spécial à Charm el-Cheikh, François Hume-Ferkatadji

La grande allée qui longe la mer à Charm el-Cheikh est calme. Les touristes partent peu à peu. Ahmed, qui organise des excursions dans le désert, l'a déjà remarqué : « aujourd'hui, je n'ai eu simplement que quelques clients arabes, deux personnes, et trois Russes aussi. »

Magalie est responsable dans un centre de plongée. Francophone, elle a la chance d'être salariée. Mais depuis trois jours déjà, une grande partie des moniteurs indépendants n'ont plus de travail : « un moniteur m'a contactée ce matin en me disant qu'il revenait de dix jours de congés dans sa famille, et ça fait quatre jours qu'il est rentré, quatre jours qu'il est off, qu'il ne travaille pas. Il m'a dit "quand est-ce que je peux travailler ?" Je n'ai pas pu lui répondre autre chose que "quand il y aura des clients" ! »

Réceptionniste dans un hôtel, Mohammed a quitté le quartier populaire de Guizeh, près du Caire. Il travaille maintenant 15 heures par jour pour un peu plus de 100 euros par mois. « Tout le personnel à Charm el-Cheikh dépend des pourboires et non du salaire. Avec ton salaire, tu peux à peine manger ou t'acheter des cigarettes. »

Charm el-Cheikh est habituée des crises et tout le monde pense que la station saura rebondir, mais une question reste en suspend : combien de temps va-t-il falloir souffrir ?

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