Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
L’appel à la prière s’élève de l’esplanade des mosquées. Beaucoup de Palestiniens s’y pressent, dont de nombreux jeunes. Pas de restrictions d’âge imposées par les Israéliens, en ce vendredi 23 octobre 2015. Cela faisait des semaines que Mohamad, 21 ans, n’était pas venu : « Avant on était triste et on ressentait de l’injustice parce que les Israéliens ne nous laissaient pas rentrer sur l’esplanade. Mais qui sont-ils pour nous en empêcher ? L’esplanade nous appartient. La mosquée Al-Aqsa est un lieu saint très important, c’est différent des autres endroits. Prier ici, ça compte pour 50 prières ».
Dans la vieille ville de Jérusalem, les policiers israéliens sont beaucoup moins visibles que ces dernières semaines. L’atmosphère est plus détendue. Mais pour venir jusqu’ici, ça n’a pas forcément été facile. Hassan, 20 ans, vient d’un quartier éloigné, il a du passer par deux barrages de police : « Ils nous fouillent un par un, surtout les jeunes. Il faut soulever le t-shirt, abaisser son pantalon, dans la rue ! C’est humiliant de baisser son pantalon. Mais si on n’obéit pas à leurs ordres, ils risquent de nous tirer dessus ! »
En levant les restrictions sur l’esplanade des mosquées, les Israéliens ont voulu faire un geste d’apaisement. Mais les contrôles de sécurité en ville n’ont pas disparu pour autant.