Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
Un hélicoptère israélien survole Chouafat, le seul camp de réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est. Près de 20 000 personnes vivent ici, coincées derrière le mur de séparation, comme enfermées dans une prison. A l'intérieur du camp, une voiture calcinée, des pierres sur le sol, signes d'affrontements entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens. Ahmed est enseignant dans une école de Chouafat. « Sur 800 élèves, dit-il, il n'y en a que 30 qui viennent en classe. Il y a beaucoup de manifestations ici, parce qu'il y a beaucoup de victimes, de martyrs. A chaque fois qu'il y a des funérailles, ça donne lieu à des affrontements avec les Israéliens. »
Poudrière
Si les jeunes Palestiniens de Chouafat sont tant mobilisés contre les Israéliens, ce n'est pas seulement parce qu'ils défendent l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. C'est aussi parce que leur situation dans le camp est insupportable, selon Mohamed, un habitant : « Il y a le mur de séparation, le checkpoint, les gens font la queue des heures pour sortir et pour entrer (de nouveau) dans le camp. Mettez un chat dans une pièce sans manger, au bout d'un moment il va vous attaquer. Pour nous, c'est pareil, on est enfermés ici. » A ces conditions de vie s'ajoute une situation économique déplorable. Tous les ingrédients sont réunis pour faire du camp de Chouafat une poudrière.