Avec notre correspondant en Cisjordanie, Nicolas Ropert
Mercredi, trois Palestiniens ont été blessés par balle par des hommes habillés comme des Palestiniens mais qui travaillaient avec l'armée israélienne. Cette infiltration que les Palestiniens connaissent sous le nom de « moustaaribine » (« ceux qui se déguisent en arabes ») a-t-elle été faite pour effrayer les lanceurs de pierres ?
Comme si de rien n'était, les étudiants de l'université de Bir Zeit, au Nord de Ramallah se sont pourtant réunis pour leur deuxième jour de la colère. Comme la vieille, ils affrontent l'armée israélienne avec des pierres et brûlent des pneus. Les soldats israéliens répondent avec des grenades lacrymogènes et tirent des balles en caoutchouc.
Ne se fier à personne
Firas, un étudiant qui cache son visage avec un keffieh, affirme que l'attaque d'infiltrés renforce sa motivation. « En fait, cela augmente le challenge, explique-t-il. Cela nous renforce dans notre détermination. On reviendra ici encore et encore. Et on fera ce que l'on doit faire ici, comme à chaque fois. En fait, cela nous motive même. Cela ne nous fera pas renoncer. Ces infiltrations ne sont pas nouvelles. »
Etudiante en langue, Sarah participe elle aussi aux affrontements. Infiltrations ou pas, elle ne voit pas d'autre moyen de s'opposer à Israël que de manifester quitte à risquer sa vie. « Hier et les jours précédents, à Jérusalem et à Ramallah, des Palestiniens sont morts. On veut leur montrer notre soutien. On résiste et proteste pour défendre notre terre. Il n'y a plus rien d'autres à faire que de s'opposer et de manifester. »
Sur les réseaux sociaux, des consignes ont été données par les organisateurs des manifestations : s'éloigner des individus que l'on ne connait pas. Rester en groupe et ne se fier à personne. Pas sûr cependant que cela suffise à rassurer les protestataires.
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