Les incidents persistent en Israël et dans les Territoires palestiniens

Les violences se sont poursuivies mardi à Jérusalem-Est, à Bethléem, à Kalandia, à Hebron et à Jaffa, faisant des dizaines de blessés, selon le Croissant-Rouge. Même si de part et d'autre, côté israélien et côté palestinien, on semble vouloir calmer le jeu avec, par exemple, la réouverture sans restrictions de l'esplanade des Mosquées ce mercredi 7 octobre, des incidents ont à nouveau été signalés ce matin. En Cisjordanie, les étudiants donnent à leur tour de la voix.

Un jeune Palestinien a été grièvement blessé mercredi matin par des tirs de colons israéliens en Cisjordanie occupée, ont indiqué à l'AFP le Croissant-Rouge et des témoins. Le jeune homme de 18 ans blessé près de Beit Sahur est en soins intensifs dans un état stable, a indiqué une source médicale.

Par ailleurs, la police israélienne a fait savoir qu'une nouvelle attaque au couteau s'est produite dans la Vieille ville de Jérusalem, ce matin. Une femme est arrivée derrière un juif âgé de 35 ans et l'a poignardé dans le dos, a rapporté la porte-parole de la police Luba Samri. L'homme a réussi à sortir son arme et à lui tirer dessus, selon elle.

Un homme a été abattu par la police après avoir poignardé un soldat israélien, qui a été légèrement blessé, et après avoir pris son arme. Cela s'est passé dans le sud d'Israël, on ne sait pas si l'homme est un Palestinien ou un Arabe israélien. A la suite de ces derniers indicents, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a reporté un voyage officiel prévu aujourd'hui en Allemagne à une date ultérieure.

Dans la nuit, des incursions de l’armée israélienne ont eu lieu à Hébron, selon les médias palestiniens, rapporte notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon. Il y aurait eu des arrestations. Et la tension reste palpable à Jérusalem-Est où les habitants craignent de nouvelles démolitions de maisons puisque le gouvernement israélien a recommencé hier sa politique punitive contre les auteurs d’attentats et leurs familles.

Mahmoud Abbas appelle au calme

Hier soir, fait rarissime, des incidents se sont produits à Jaffa, au sud de Tel-Aviv. Des Arabes israéliens ont affronté la police au cours d’une manifestation, jetant aussi des pierres sur un bus. Trois policiers ont été blessés. La police accuse le mouvement islamique en Israël d’être derrière ces événements.

Côté politique, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé hier ne pas vouloir d’escalade avec Israël. Une réunion sécuritaire entre Palestiniens et Israéliens s’est tenue dans la soirée, peut-être un signe d’apaisement.

Mais la rue palestinienne demeure visiblement mobilisée. En Cisjordanie, des affrontements entre jeunes lanceurs de pierre et l'armée israélienne a fait deux blessés ce mercredi matin. Les étudiants se joignent au mouvement. L'université de Birzeit est en grève depuis ce mercredi. Les étudiants des différentes factions politiques se sont réunis pour le clamer.

« Nous ne voulons pas d'Intifada »

Tous les syndicats étudiants sont représentés dans la cours de l'université de BirZeit, a constaté notre correspondant sur place, Nicolas Ropert. Les étudiants portent des écharpes vertes du Hamas, le mouvement islamiste, tiennent des drapeaux noirs du Jihad islamique ou portent un simple keffieh palestinien du Fatah. A tour de rôle, les représentants des factions palestiniennes prennent la parole.

Hussam Mansour, 22 ans, étudiant en ingénierie mécanique et membre du syndicat étudiant du Hamas se félicite de la mobilisation : « Nous sommes réunis, nous sommes tous ensemble. C'est la seule manière de se faire entendre. Mais ils doivent nous entendre. Que ce soit le monde, l'armée israélienne, notre gouvernement, le président Mahmoud Abbas. Ils doivent écouter ce que nous disons. »

Maen Mozoq est responsable de la section du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, à l'université. Ce Palestinien de 21 ans encourage les manifestations mais dit s'opposer aux violences. « Nous sommes unis pour une fois entre le Fatah, le Hamas et le Jihad. Il n'y a que comme cela qu'on pourra faire changer les choses. Mais ce n'est pas une Intifada, nous n'en voulons pas. »

A la fin du rassemblement, les étudiants se sont dirigés en bus vers Ramallah pour affronter l'armée israélienne. Aux pierres, les soldats israéliens ont répondu avec gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc. Le quatrième jour d'affilée d'affrontements à cet endroit.

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