Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
Les posters d'Abdel Rahmane recouvrent les murs du camp de Aïda, en banlieue de Bethléem. Le jeune garçon a été enterré ce midi dans le cimetière du camp en présence d'une foule importante. Réunies dans une pièce de la maison, les femmes de la famille portent le deuil.
Dalal sa mère ne peut retenir ses larmes : « Ils ont tué mon fils, ils l'ont assassiné. C'était calme dans le camp. Dès qu'il se passe quelque chose, on entend des explosions ou on sent du gaz. Mais là, il ne se passait rien du tout. Ils ont tué mon fils. C'était le fils le plus gentil. Il a mis son cartable et il est parti à l'école vers 7h du matin. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Il est mort pour la Palestine, mort pour notre pays. »
Enquête ouverte
Les proches du garçon portent son corps embaumé dans un drapeau palestinien. La foule suit le cortège en criant des slogans. Originaire du camp, Daoud, un Palestinien qui refuse de donner son nom, assure que le garçon ne faisait pas parti des lanceurs de pierres.
« Ce qui s'est passé hier, nous choque profondément, explique-t-il. L'enfant était assis juste là, à côté d'un bâtiment de l'ONU. Il ne menaçait personne. Il ne faisait que regarder. Ils l'ont tué de sang froid. Qui peut accepter cela ? »
L'armée israélienne a ouvert une enquête. Ce garçon est le plus jeune Palestinien tué depuis la vague de violence qui frappe les territoires palestiniens depuis jeudi soir.
Par ailleurs, peu de temps après les funérailles, des affrontements ont débuté à Bethléem entre Palestiniens et forces de sécurités israéliennes