C’est presque une récidive. Un premier voyage au début de l'année 2015 avait suscité des critiques à droite, Nicolas Sarkozy avait même qualifié les parlementaires se déplaçant en Syrie de « gugusses » ; colère à gauche aussi, le président François Hollande avait officiellement condamné « une rencontre avec un dictateur à l'origine d'une des plus graves guerres civiles de ces dernières années ».
Cette fois, pas d’image ni même de poignée de main avec Bachar el-Assad, a promis le président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale qui ne fera rien qui pourra gêner l’action du chef de l’Etat. A entendre Gérard Bapt, « c’est une visite humanitaire et de solidarité. Nous voulons évaluer les besoins dans un certain nombre de secteurs pour la population civile, notamment alimentation et santé. »
« Attention à l'instrumentalisation »
Tous les parlementaires sont libres de leur mouvement mais « attention à l’instrumentalisation », a avertit le patron des députés PS, Bruno Le Roux, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’initiative de Gérard Bapt dérange ses amis socialistes. D'après Gwenegan Bui, député et membre de la commission des Affaires étrangères, « pour des raisons de sécurité, il faudra bien qu’il soit protégé par les représentants du régime pour aller dans des hôpitaux, dans les centres de réfugiés. Donc, inévitablement il tiendra la main ou sa main sera tenue par des représentants du régime. Et après, le voyage, légitime à nouveau Bachar el-Assad. »
L'avenir de la Syrie ne peut pas passer par Bachar el-Assad a encore répété François Hollande cette semaine. Un sujet sur lequel Gérard Bapt refuse de se prononcer.