Elles fleurissent sur Internet depuis plusieurs mois. Elles s'appellent « Futurs martyrs », « Bataillon Beaufort » ou « Task Force Lafayette ». Et la réalité de leur implication sur le terrain reste incertaine. Sur une page Facebook au nom de l'une de ces organisations de recrutement, un logo dessiné à main levée et colorié au feutre ferait presque sourire. Presque, parce que les administrateurs de la page appellent aux dons pour pouvoir partir combattre le groupe Etat islamique en Syrie et qu'ils ont déjà récolté quelque 15 000 euros.
Sauf qu'une autre page existe avec exactement le même nom et le même appel à l'aide financière, mais avec un numéro de compte en banque différent. L'une des deux pages appartient-elle à une organisation réelle ? Personne ne semble en mesure de l'affirmer.
Et pour cause. Ces hommes et femmes qui se disent « anciens militaires » restent dans l'anonymat. Ils réfutent le qualificatif de « mercenaires », mais certains réclament aux volontaires de verser jusqu'à 3 000 dollars pour pouvoir partir. Si les autorités françaises reconnaissent la présence « probable » de Français aux côtés des combattants kurdes, elles sont pour le moins suspicieuses quant à ces groupes de recrutement qui ressemblent fort à une arnaque en ligne.