Accusé de « nuire à l'unité nationale » et « aux relations de Bahreïn avec d'autres pays », le journal Al-Wasat est de nouveau interdit. Le quotidien indépendant avait déjà été suspendu en 2011, à l'époque où un soulèvement inspiré par les printemps arabes avait cristallisé le mécontentement d'une partie de la population du royaume.
Quatre ans plus tard, la tension demeure, parfois émaillée de violences, dans ce pays à majorité chiite mais où le pouvoir est exercé sans partage par une dynastie sunnite. Cette situation fait de Bahreïn un pays particulièrement exposé aux tensions régionales, surtout au moment où l'Iran chiite sort de son isolement, dans la foulée de l'accord sur le nucléaire.
L'interdiction du journal Al-Wasat peut être interprétée comme un signe de fébrilité des autorités de Bahreïn. Et ce n’est pas le seul. Le royaume a ainsi récemment accusé Téhéran « d'ingérence ». Le guide suprême iranien avait en effet promis que son pays continuerait à soutenir le peuple de Bahreïn qualifié « d'opprimé ».