L'explosion a eu lieu au moment de la prière, à la mi-journée, jeudi 6 août. La mosquée visée par l'attentat était fréquentée essentiellement par des policiers. Selon les informations données par un porte-parole du ministère saoudien de l'Intérieur, la majeure partie des victimes appartenait à une unité des forces spéciales de la province d'Assir, située non loin de la frontière avec le Yémen.
Avec ce bilan très lourd, cet attentat figure parmi les attaques les plus meurtrières ayant visé les forces de sécurité saoudiennes, depuis la vague de violences qui avait endeuillé le pays entre 2003 et 2006. A l'époque, ces attaques avaient été attribuées au réseau al-Qaïda mais aujourd'hui c'est l'organisation Etat islamique qui multiplie les opérations sur le sol saoudien.
Dans son communiqué, le groupe Etat islamique promet d'autres attaques dans les prochains jours contre ceux qu'il désigne comme étant « les tyrans de la Péninsule arabique ». C'est-à-dire les monarchies du Golfe et leurs dirigeants. L'Arabie saoudite et ses voisins participent à la coalition internationale qui mène des frappes contre l'organisation Etat islamique en Irak et en Syrie depuis l'année dernière. Et le groupe jihadiste semble plus que jamais décidé à frapper ces monarchies du Golfe alliées des occidentaux.
En mai dernier, deux attentats meurtriers avaient visé la minorité chiite du pays, qualifiée d'hérétique par l'organisation jihadiste. Cette fois, les auteurs de l'attentat ont choisi de cibler les forces de sécurité saoudiennes. Une réponse sans doute aux centaines d'arrestations qui ont visé ces derniers mois des militants sunnites extrémistes, accusés d'être liés, de près ou de loin, à l'organisation jihadiste.
Après l'attaque de ce jeudi, le Conseil de coopération du Golfe, assure que les pays de la péninsule sont « déterminés à combattre les groupes terroristes, à éradiquer leur idéologie et à assécher leurs sources de financement ».