Israël: un extrémiste juif placé en détention administrative

Le gouvernement israélien l'avait promis : il a durci le ton contre les extrémistes juifs. En 48h, plusieurs militants ont été arrêtés. Et l'un d'entre eux a été placé en détention administrative pour six mois, mardi 4 août. Jusqu'ici, cette mesure, dénoncée par les organisations de défense des libertés civiles, s'appliquait avant tout aux Palestiniens. C’est la première fois qu’un Israélien est concerné.

Avec notre correspondant à JérusalemMichel Paul

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a signé le premier ordre de détention administrative dans le cadre de la politique de tolérance zéro adoptée par le gouvernement israélien à l'égard des extrémistes juifs.

Une mesure qui concerne Mordehaï Mayer, un colon israélien arrêté en raison de « son implication dans des activités violentes et des attaques terroristes survenues ces derniers temps », selon un communiqué du ministère qui ne précise pas s'il est directement impliqué dans l'incendie criminel d'une maison dans un village palestinien de u nord de la Cisjordanie qui a provoqué la mort d'un bébé palestinien de 18 mois. La police a lancé un appel à témoins dans cette affaire ce qui tend à prouver que l'enquête piétine.

Trois autres jeunes extrémistes juifs sont dans le collimateur de la police et du Shin Bet, le service de sécurité intérieur. Tous ont le même profil : ils ont déjà été interdits de séjour en Cisjordanie et à Jérusalem, ont déjà aussi été interpellés à plusieurs reprises. Et dans tous les cas relâchés au bout de quelque jours, faute de preuves.

Une procédure exceptionnelle

Ces trois personnes pourraient également être placés en détention administrative, une procédure contestée qui remonte à l'époque du mandat britannique sur la Palestine et qui est généralement appliquée à l'encontre des Palestiniens. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas été appliquée à des juifs. Elle permet de maintenir en prison des individus sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables. la droite israélienne parle de mesure « populiste » sans aucun fondement et plusieurs organisations de défense des droits de l'homme soulignent qu'il s'agit d'une mesure dangereuse qui sape les fondements de la démocratie.

Quant à Meïr Ettinger, le petit-fils du fondateur de la Ligue de défense juive, il restera en détention provisoire jusqu'à lundi prochain sur ordre d'un tribunal israélien pour des faits liés, semble-t-il, à l'incendie de l'église de la Multiplication des pains en Galilée.

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