La visite qu'entame Laurent Fabius à Téhéran sera scrutée à la loupe par l'Elysée qui a peu goûté, le mot est faible, aux critiques des conservateurs iraniens tirant à boulets rouges ces derniers jours contre le chef de la diplomatie française, considéré comme un faucon durant la négociation sur le nucléaire.
« Fabius c'est la France », a vivement réagi François Hollande qui entend dès lors évaluer « le comportement de l'Iran à la manière dont sera accueilli son ministre des Affaires étrangères ».
Le rôle de l'Iran pour la paix dans la région
Le président français insiste notamment sur le rôle que l'Iran doit désormais avoir dans l'établissement de la paix aux Proche et Moyen-Orient.
Le président iranien Hassan Rohani doit « montrer son sens de l'initiative, faire la preuve que son pays peut faciliter le règlement des graves crises qui endeuillent la région », fait valoir François Hollande en citant la nécessité d’apporter des solutions rapides à la question libanaise, mais également la Syrie, le Yémen et Bahreïn.
Et le chef de l'Etat français d'affirmer sa fermeté, à l'heure où les entreprises françaises tentent de reprendre pied sur le marché iranien. « Nous ne considérons pas que les questions économiques ou commerciales devraient avoir pour conséquences d'en rabattre sur nos principes politiques », affirme-t-il.
Les échanges commerciaux entre Paris et Téhéran au plus bas
Durcissement des sanctions internationales oblige, les échanges commerciaux entre Paris et Téhéran ont dégringolé en 10 ans passant de 3,7 milliards d'euros en 2004 à 550 millions au début de cette année. L'essentiel de ces échanges est constitué d'exportations à destination de l'Iran, des exportations qui ont été divisées par cinq depuis 2004 pour atteindre 494 millions d'euros en 2013.
Les sanctions de 2006 ont réduit à peau de chagrin les échanges dans des secteurs pourtant historiques de la France en Iran : l'automobile, le transport, le bâtiment, la pharmacie et bien sûr les hydrocarbures - pétrole et gaz. Concernant l'automobile, les constructeurs français ont soit réduit leur production soit quitté l'Iran après le durcissement des sanctions en 2006 et leur retour n'est pas acquis.
Le ministre iranien de l'Industrie, des mines et du commerce a estimé, sans les nommer, que les Renault et PSA devraient payer pour le non-respect de leurs engagements. « Nous ne sommes pas prêts à leur donner un feu vert si facilement s'ils veulent reprendre leurs activités », a-t-il déclaré.
La France en 2013 était le 7e fournisseur de l'Iran et Téhéran le 72e client de la France.