Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Zabadani est un bastion des rebelles syriens de 65 ooo habitants, situé à 11 kilomètres de la frontière libanaise et à 45 kilomètres au nord-ouest de Damas. Des milliers de personnes de la périphérie de la capitale y avaient trouvé refuge, ces dernières années. Mais depuis son encerclement par l'armée syrienne, il y a plus d'un an, la ville s'était vidée de ses habitants et il ne resterait plus aujourd'hui que 2 500 personnes, essentiellement des familles de combattants.
Zabadani est situé non loin de la route internationale Damas-Beyrouth, le dernier lien terrestre entre les zones tenues par le régime et le monde extérieur. Celui qui l'occupe contrôle un carrefour stratégique, reliant la capitale au centre et au littoral, ainsi qu'à la province méridionale de Quneitra. C'est pour cette raison que le régime et le Hezbollah ont décidé, début juillet, de la prendre d'assaut.
Dans cette offensive, les assaillants utilisent une puissance de feu sans précédent. Une centaine de batteries d'artillerie, l'aviation et des troupes d'élite sont engagés dans la bataille, face à plusieurs milliers de rebelles, en majorité des membres du Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda.
Après avoir totalement isolé la ville, l'armée et le Hezbollah progressent lentement, à partir du sud et de l'est, face à des défenseurs qui opposent une résistance acharnée.