Avec notre correspondante dans la région, Angélique Férat
Human Rights Watch critique la rapidité du procès. Les débats n’ont duré que cinq minutes pour chaque accusé. Le verdict est tombé deux heures après le début du procès. Les suspects n'ont pas pu voir leurs avocats avant et la défense n'a pas été autorisée à présenter des témoins ou des preuves. Le procureur n'a pas spécifié les faits reprochés à chacun.
Les condamnés ont juré avoir signé des confessions sous la torture. Certains n'étaient, disent-ils, même pas à Tikrit le jour du massacre de Speicher. L’ambiance qui entoure ce procès est empreinte d’émotion en Irak. Les corps des 1 700 recrues n'ont toujours pas été retrouvés. Plus de 500 dépouilles ont été déterrées dans 12 fosses communes à Tikrit, mais les recherches ADN prennent du temps.
Les familles, depuis un an, demandent des comptes et des explications. L'armée irakienne a été accusée d'avoir envoyé ces élèves à la mort en les renvoyant chez eux, en pleine débâcle militaire.
Le massacre de Speicher est un drame national, le symbole de la barbarie de l'organisation Etat islamique. Un monument a été érigé au pied du pont de Tikrit où des dizaines de jeunes gens ont été tués. Quelque 604 personnes soupçonnées d’avoir participé à ce massacre sont toujours recherchées.