Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Les amis de Téhéran pensent que l’accord de Vienne contribuera à la solution des crises au Liban et en Syrie. Ses adversaires croient, au contraire, qu’il va compliquer la situation. Le président du Parlement libanais, le chiite Nabih Berri, est convaincu que la réconciliation entre l’Iran et l’Occident va accélérer l’élection présidentielle. Le Liban, qui est sans président depuis quatorze mois, pourrait avoir un nouveau chef d’Etat dans un délai raisonnable, pense-t-il.
Le leader chrétien anti-iranien Samir Geagea est pessimiste. Il ne pense pas que l’accord sur le nucléaire aura des répercussions positives sur les événements au Moyen-Orient. Au contraire, dit-il, l’Iran aura de plus gros moyens pour intervenir. Mais Samir Geagea affirme qu’en dépit de l’aide supplémentaire qu’il pourrait recevoir de l’Iran, le Hezbollah ne verra pas son influence augmenter.
Ce n’est pas l’avis de Walid Joumblatt. Réagissant à l’annonce de l’accord de Vienne, le leader druze a déclaré avec un sourire amer : il faut féliciter Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. Très alarmiste, Walid Joumblatt pense que le Moyen-Orient tel qu’on l’a connu n’existera plus et que les Arabes seront les plus grands perdants.
Le Hezbollah, lui, se frotte déjà les mains. Engagé dans une guerre difficile et coûteuse aux côtés du régime syrien, il attend déjà les dividendes de l’accord de Vienne : plus d’argent, plus d’armes, et par conséquent plus de victoires.