Avec notre envoyé spécial à Téhéran, Toufik Benaichouche
Sous des eucalyptus centenaires : un derviche autrement dit un sage de 70 ans, chauve, une grande barbe grise, des yeux rieurs. Il tient une petite baguette de bois. Devant lui, sur un petit étal, deux couples de perruches. On les nomme ici des oiseaux d’amour. Leurs plumes sont vertes, mêlées de gris perle, de noir et de bleu. Elles vivent en couple et lorsque l’un des oiseaux meurt, le second ne lui survit que quelques jours.
A leur côté, une petite boîte avec des billets contenant des vers du célèbre et mystique Hafez. Sans doute l’un des plus grands poètes persans. Il faut formuler en son for intérieur la question dont on veut connaître la réponse, et le miracle commence.
Le derviche tend sa baguette, l’un des oiseaux se pose dessus, le derviche le dirige vers la boîte qui contient les feuillets. La perruche colorée en saisit un avec sa patte. Il suffit de lire le poème choisi. Nous nous étions posé intérieurement la question suivante : « Y aura-t-il un accord à Vienne et une levée des sanctions ? » Réponse du destin (traduite par Hamit Réza) :
« Le problème que vous avez vient de vous-même. Faites un peu attention à ce que vous faites vous-même, consultez vos amis, ayez la patience, tous les problèmes vont se résoudre. » Curieux pays décidément que l’Iran où un mystique du XIVe siècle peut donner des réponses aux problèmes d’aujourd’hui.