Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Tout le nord de la Syrie, désormais, semble être devenu une zone de guerre totale: le siège de l’ancienne base 93 de l’Armée nationale, prise par les Kurdes aux jihadistes le 24 juin dernier, a été le théâtre d’âpres combats lundi 6 juillet, sans que ce carrefour stratégique sur la route de Raqqa ne change finalement de main.
Rien que pour la journée de dimanche, ces combats à Aïn Issa, à Hassaké plus à l’est et à Sarrin plus à l’ouest auraient coûté la vie, selon des sources kurdes, à 93 islamistes. La ville frontière de Jarablous, dernier accès au territoire turc pour l’organisation Etat islamique, sur le fleuve Euphrate, a également été le siège d’un attentat à la bombe.
La bourgade de Sarrin, sur la route reliant Raqqa à Alep, est également stratégique, alors que se livre dans la seconde ville de Syrie une bataille sans doute cruciale. Les Turcs, dont la volonté d’intervenir a été freinée par une mise en garde à peine voilée des Américains, suivent la situation de près, car ils souhaitent que leurs alliés du front rebelle y gardent l’avantage.
Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si les Turkmènes, soutenus par les Turcs, viennent d’annoncer la création de leur propre armée, basée elle aussi dans le nord, cette zone où les Kurdes – ennemis désignés d’Ankara - veulent asseoir leur autonomie.