Au total, 4 000 données, notamment des tweets et des vidéos, recueillis de mars à mai, ont été analysées pour dresser un tableau géographique des exactions, des assassinats et des attaques à la bombe perpétrés par le groupe EI.
La conclusion des chercheurs est la suivante : pour la Syrie, « le groupe État islamique se focalise désormais sur le gouvernement syrien affaibli, quitte à perdre des territoires au profit des Kurdes dans le nord », explique Firas Abi-Ali, un des consultants de l'IHS.
L'analyse des données montre que sur la ligne de front nord, les combattants de l'EI cherchent essentiellement à maintenir les forces kurdes à distance, plutôt que de les attaquer et de se rendre vulnérables aux frappes de la coalition internationale, comme ce fût le cas à Kobané, ville syrienne kurde, théâtre de quatre mois de combats en 2014. Ni les Kurdes, ni les jihadistes de l'EI ne semblent intéressés par « un changement de la ligne de front », précise l'analyste.
« Ils ne sont pas assez forts pour prendre Damas (...) mais ils vont tenter de pousser vers la route Damas-Homs » pour couper le régime de Bachar el-Assad de son fief de Lattaquié, sur la Méditerranée, poursuit Firas Abi-Ali. « Damas est important, mais Lattaquié constitue le cœur » de la communauté alaouite au pouvoir en Syrie, ajoute un chercheur du groupe.