Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
Pour un texte publié sur Facebook, Bara al-Qadi a passé quatorze jours en prison. Un article écrit pour la fac dans lequel il dénonçait les agissements de la police préventive palestinienne. Ces deux dernières années, l'étudiant en journalisme a été interrogé une dizaine de fois. « Je demande le droit d'avoir des droits politiques, ici, en Cisjordanie, assure Bara al-Qadi. Je veux avoir le droit de critiquer la manière dont l'Autorité palestinienne gère le pays. J'aimerais qu'ils changent beaucoup de choses. Et je veux avoir le droit de le dire. »
Depuis les élections des représentants des étudiants, fin avril, à l'université de Bir Zeit où étudie Bara al-Qadi, au moins 25 étudiants ont été interrogés. Sarah Qadoura termine ses études d'économie dans cette même faculté. « Quiconque ose exprimer un avis ou une opinion contraire au gouvernement est arrêté, affirme-t-elle. Le cas de Bara n'est pas isolé, cela arrive à beaucoup d'autres étudiants. En particulier à ceux qui sont membres de la branche étudiante du Hamas. Mais cette situation se reproduit plus généralement en Palestine. »
L'ONG Human Rights Watch (HRW) dénonce des arrestations sans motif valable et s'inquiète dans un récent rapport de détentions politiques. Des accusations rejetées par les responsables palestiniens.