Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
Le Scud visait la base aérienne de Khamis Muchayt, située au sud du royaume à une centaine de kilomètres de la frontière entre le Yemen et l’Arabie saoudite. Ce missile a été intercepté avant qu’il n’atteigne sa cible.
Les forces royales saoudiennes de la défense aérienne ont riposté en envoyant deux Patriot, des missiles anti-balistiques américains. Puis ce sont des avions de la coalition qui sont intervenus pour détruire la base de lancement des missiles, au sud de Saada, fief des rebelles houthis yéménites.
« Après la scission au sein de l’armée yéménite, la plupart des unités d’élite soutiennent les Houthis et les ont rejoints, explique Ryad Kahwaji, président de l’Institut pour l’analyse militaire du Proche-Orient et du Golfe basé à Dubaï. Il se trouve que ces unités étaient en possession des missiles Scud. On sait que l’armée yéménite possédait une ancienne version des missiles Scud, connue sous le nom de Scud B. Ces missiles ne sont pas très rapides, ils sont complètement imprécis. Il est facile de les intercepter avec les technologies modernes dont disposent les Saoudiens. »
Pas d'impact significatif
Selon le spécialiste, les forces alliées ont détruit un bon nombre de ces Scud et plusieurs bases de lancement, depuis le début de l’offensive aérienne. « Mais quelques-uns se trouvent toujours sur le terrain. » Ryad Kahwaji doute cependant qu’ils aient un impact significatif sur le cours du conflit.
Pas plus tard que vendredi, quatre militaires ont été tués à la frontière près de Jizan et Najran. Avec ce missile lancé en direction de l’Arabie saoudite, la tension est de plus en plus vive et inquiétante, alors qu’une conférence de paix à laquelle ont accepté de participer les Houthis et le gouvernement en exil à Riyad, doit se tenir le 14 juin prochain à Genève, sous l'égide des Nations unies.