Egypte: démission d’un ministre après des propos ségrégationnistes

En Egypte, le ministre de la Justice a démissionné lundi 11 mai au soir après une violente polémique provoquée par des propos ségrégationnistes qu’il a tenus la veille sur une chaîne de télévision. Les réactions outrées se sont multipliées après ses déclarations sur les éboueurs.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Mahfouz Saber a déclaré dimanche sur Ten TV que « le fils d’un employé de nettoyage », la formule politiquement correcte pour dire « éboueur » en Egypte, ne pouvaient pas être nommé magistrat pour des raisons de « respectabilité ». Une déclaration qui a provoqué un tollé général.

La première réponse a été celle du président du syndicat des éboueurs, qui a affirmé que ses fils avaient fait de meilleures études que les fils du ministre. Les fils du premier ont fait médecine et non pas droit comme ceux du second, une faculté considérée comme bas de gamme en Egypte.

Les condamnations pleuvent de toute part avec un rappel de l’article 53 de la Constitution qui interdit toute forme de ségrégation ; tandis que « les prophètes n’étaient pas des fils de rois », peut-on lire sur Twitter.

Acculé, le ministre explique qu’il avait fait un lapsus. Une excuse balayée par l’opinion publique, qui réclame le « nettoyage » du ministère. Le ministre remet donc sa démission, qui est acceptée, et un remplaçant est nommé dans la demi-heure. Un record en Egypte.

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