L’aéroport de Moukalla et le terminal pétrolier d’al-Chehr sont tombés sans effusion de sang, après le retrait sans résistance des unités militaires qui les gardaient. En s’emparant de l’aéroport, qui était resté jusqu’ici hors de leur portée, les combattants d’Ansar al-Charia, la branche locale d’al-Qaïda, contrôlent désormais l’ensemble de Moukalla, une ville de 200 000 habitants.
Seul le camp militaire de la 27e brigade mécanisée, fidèle au président Hadi réfugié en Arabie saoudite, situé dans l’est de Moukalla, échappe encore au contrôle d’al-Qaïda.
Quant à la prise du terminal pétrolier d’al-Chehr par des forces tribales, elle fait suite à la conquête, annoncée mardi 14 avril, de l’unique terminal gazier du Yémen, Balhaf. Le terminal d’al-Chehr est l’un des plus importants dans la région. Ses capacités d’exportation varient de 120 à 140 000 barils par jour de pétrole brut.
D’autre part, toujours jeudi 16 avril, un nouveau front s'est ouvert à Taëz, la troisième ville du pays, selon des habitants. De violents affrontements se sont déroulés dans la ville où les rebelles et leurs alliés, des militaires fidèles à l'ex-président Saleh, tentaient de déloger une brigade pro-Hadi, selon une source militaire et des témoins. Une avancée qui risque d’aggraver une situation humanitaire de plus en plus difficile.