Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
La réaction du Premier ministre israélien a le mérite d’être claire : « Un accord sur les bases qui ont été conclues hier menacerait la survie d’Israël. » Il ouvrirait la voie à la bombe atomique pour l’Iran. Enfin il augmenterait les risques de prolifération nucléaire dans la région et les risques d’une « guerre horrible ».
Les déclarations de Benyamin Netanyahu, ne sont pas surprenantes, il est sur cette ligne depuis des années. Il est allé il y a un mois au Congrès américain pour tenter de torpiller les négociations avec l’Iran, en se mettant à dos Barack Obama ; le président américain qui a appelé le Premier ministre israélien jeudi soir pour tenter de le rassurer. Apparemment cela n’a pas suffi.
Israël continue à lutter
Benyamin Netanyahu va continuer à lutter, à faire pression pour que l’accord définitif qui sera conclu d’ici au 30 juin ne soit pas un mauvais accord.
Le ministre des Renseignements, Yuval Steinitz, a également réaffirmé hier que toutes les options, y compris militaires, étaient envisagées par Israël pour faire face à la menace d'un Iran doté de l'arme atomique : « Les sourires à Lausanne sont détachés de la triste réalité, en vertu de laquelle l'Iran refuse de faire quelque concession que ce soit sur le dossier nucléaire et continue de menacer Israël et tous les autres pays du Moyen-Orient. »
Tirer profit de la normalisation
Selon Thierry Coville, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Israël est en effet - avec l'Arabie saoudite - le grand perdant de ce compromis. Du moins à première vue, car « il faut faire attention, la communication est importante mais à terme, Israël a tout à gagner d’une normalisation des relations entre l’Iran et les Etats-Unis parce que c’était déstabilisant pour la région d’avoir cette tension permanente, explique ce dernier. Cela favorisait les radicaux en Iran. Cette normalisation [et] l’ouverture économique vont quand même plutôt favoriser les forces politiques modérées en Iran et également la société civile. Ça va dans le sens d’une modération de la politique iranienne et à terme, c’est forcément bon pour Israël. »