Egypte: al-Sissi limoge son ministre de l’Intérieur

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a procédé à un mini-remaniement ministériel concernant huit portefeuilles sur 35. Il s’agit de ceux de la l’Agriculture, de l’Habitat, de l’Education, l’Enseignement technique, de la Culture, du Tourisme, des Télécommunications, et surtout celui de l’Intérieur, le général de police Mohamed Ibrahim, qui semblait pourtant inamovible.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Mohamed Ibrahim avait été nommé ministre de l’Intérieur par le président Frère musulman Mohamed Morsi en janvier 2013. Soupçonné d’être proche de la confrérie, tout comme le ministre de la Défense d’alors Abdel Fattah al-Sissi, Ibrahim allait s’allier avec ce dernier pour destituer Morsi en juillet 2013 après un soulèvement populaire non réprimé.

Confirmé à son poste par le président intérimaire Adly Mansour, Ibrahim a dirigé la dispersion sanglante des sit-in des Frères musulmans de Rabaa et de Nahda, ainsi que la répression qui a suivi et qui a fait près de 1500 morts.

Toutefois, la multiplication des attentats de grande envergure, mais aussi de ceux, moins meurtriers, du quotidien, ont érodé son image. Les bavures policières, de la mort d’une trentaine de prisonniers à celle d’une vingtaine de spectateurs lors d’un match de foot, en passant par le meurtre de la militante Chaymaa al-Sabbagh, ont aussi faire de Mohamad Ibrahim un boulet au pied du président al-Sissi. Il a donc été renvoyé - remplacé par un ancien directeur du département de la sécurité nationale, le général de réserve Magdi Abdel Ghaffar - sans toutefois y perdre beaucoup dans l'affaire puisqu'il devient conseiller du Premier ministre.

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