C'est le partage des circonscriptions électorales qui a fait capoter le scrutin, décrypte notre correspondant au Caire Alexandre Buccianti. La nouvelle Constitution égyptienne précise en effet que les circonscriptions doivent refléter le poids relatif des électeurs, même si elle permet une certaine marge de manœuvre. Théoriquement, il faut 131 000 électeurs par siège. Une marge qui a été dépassée par la loi, selon la Haute Cour constitutionnelle du pays.
Résultat, la commission électorale a décidé de reporter les législatives. Elle travaille d'ores et déjà sur « la définition d'un nouveau calendrier », a déclaré son porte-parole, le juge Omar Marwan. La commission attend que la loi soit amendée, conformément aux recommandations de la Haute Cour. Le président Abdel Fattah al-Sissi a ordonné au gouvernement que l'amendement soit fait en un mois maximum.
Le président reste par ailleurs grand législateur, en attendant l'élection d'un Parlement. Et c'est là que les choses deviennent embarrassantes, puisque cela ouvre la voie aux accusations de recherche de pouvoir absolu par al-Sissi. Un embarras accru par la tenue dans moins de deux semaines d'une grande conférence économique visant à attirer les investissements étrangers dans une Egypte censée être devenue stable.