Les Houthis avaient donné aux partis politiques yéménites jusqu'à mercredi pour se mettre d’accord sur une sortie de crise, menaçant de prendre eux-mêmes l’initiative en cas d’échec. Les négociations menées en présence d’un émissaire de l’ONU n’ont pas abouti et les rebelles ont mis leur menace à exécution. Ils ont chargé un comité révolutionnaire de mettre en place des institutions de transition pour diriger le pays pendant deux ans, le temps d’élaborer une nouvelle Constitution et d’organiser des élections. Dès l’annonce de la rébellion, des centaines de personnes ont manifesté dans différentes villes du pays pour dénoncer un coup d’Etat de la minorité chiite.
Depuis qu'il a pris le contrôle de la capitale Sanaa en septembre dernier, le mouvement houthis n’a cessé de marquer des points. A l’origine cantonnée dans le nord du pays, fief des chiites zaïdites qu’elle représente, la rébellion prend aujourd'hui le pouvoir d’un pays en plein chaos. Car le Yémen doit également faire face à un mouvement indépendantiste au sud, et surtout à la progression d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), qui étend son emprise sur le territoire malgré les actions militaires américaines. La première réaction internationale a d'ailleurs été celle des Etats-Unis. Washington a exprimé sa désapprobation.