William Schabas a fini par démissionner. Ce juriste canadien était à la tête d’une commission d’experts chargée d’enquêter sur la guerre à Gaza, pour le compte du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Dès sa nomination en août dernier, Schabas a été critiqué, accusé par les Israéliens de prises de positions pro-palestiniennes. Le gouvernement a d’ailleurs vite annoncé qu’il ne coopérerait pas avec cette commission d’enquête, comparant au passage le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à un tribunal fantoche, au service de terroristes.
William Schabas avait ignoré jusqu’ici les accusations. Mais une plainte a été déposée contre lui auprès de l’ONU par les Israéliens, car il a travaillé en 2012 comme consultant pour l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Il a notamment été critiqué pour lui avoir fourni une étude juridique. Le juriste se défend de tout conflit d'intérêt. « J’ai préparé un tel rapport. C’est un raisonnement juridique assez sec, comme un article dans une revue scientifique. C’est un avis juridique, ce n’est pas un parti pris, ce n’est pas du militantisme, c’est un travail personnel. Et à mon avis, cela n’a rien à voir avec l’impartialité d’un membre d’une commission », justifie-t-il.
Schabas préfère donc démissionner, pour ne pas entacher, dit-il, le travail de la commission d’enquête. « D'après moi, ces travaux sont accélérés, parce que c'était quand même quelque chose qui a pris énormément de temps, de débat, concernant ma participation. Il fallait réagir aux attaques. C'était une préoccupation. A mon avis, la commission va poursuivre ses travaux et rendre son rapport comme prévu », estime encore William Schabas.
Les experts qui ont travaillé sur les violations des droits de l’homme durant la guerre à Gaza, doivent rendre théoriquement leur rapport au mois de mars. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a estimé qu’après la démission de William Schabas, le rapport de l’ONU devait être « enterré ».