Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
En Turquie comme en Europe (Paris, Bordeaux, Stuttgart, Stockholm…), les Kurdes ont célébré une victoire inespérée et chèrement acquise, puisque les combats auraient fait 1600 morts dans leurs rangs (et 1000 côté islamistes).
Personne n’osait raisonnablement imaginer cette issue quand les jihadistes du groupe EI ont d’abord occupé le canton de Kobane, puis quand ils ont planté leur drapeau noir sur une colline dominant la ville, et commencé à pilonner puis envahi progressivement le centre ville.
Les réfugiés pensent au retour
Entièrement isolés, sous-équipés, les Kurdes ont dû leur survie à leur extraordinaire courage, bien sûr, mais aussi aux bombardements de la coalition ainsi aux renforts venus du Kurdistan irakien. Après quatre mois de bombardements et d’attaques kamikazes, cette libération est donc presque miraculeuse, et elle a été fêtée comme il se devait : par les derniers habitants de Kobane, sortis dans les rues dès la fin des combats pour danser avec les combattants kurdes. Puis en Turquie, où leurs cousins kurdes ont couru à la frontière pour y faire des rondes.
Rapidement, la nouvelle a fait le tour du pays ; des célébrations spontanées ont pris place dans des dizaines de villes, comme dans plusieurs quartiers d’Istanbul. Des rassemblements joyeux, au son des tambours traditionnels et des feux d’artifice, qui se sont prolongés tard dans la nuit, sans incident notable. Il y aura encore dans la journée des meetings organisés dans tout le pays ; et déjà, bien que la ville soit en grande partie détruite, les quelque 300 000 réfugiés de Kobane pensent à leur retour.
En Europe, la communauté kurde également soulagée
A Paris, après quatre mois d'attente parfois désespérée, plusieurs centaines de Kurdes se sont retrouvés place de la République pour faire retentir les tambours de la victoire. Daniel Vallot y était pour RFI :