Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La vitesse à laquelle le procureur général a annoncé le pourvoi en cassation est due au mécontentement d’une bonne partie de l’opinion publique égyptienne. Un mécontentement qui va au-delà des manifestations des mouvements de jeunes révolutionnaires et qui se sont soldées par des morts et des blessés près de l’emblématique place Tahrir.
Hamdin Sabbahi, l’ex-candidat à la présidence face à Abdel Fattah al-Sissi, a demandé au président de prendre une position tranchée face à la relaxe de Moubarak. Un appel qui a été entendu puisque le ministère de la Justice étudie un amendement de la loi de procédure judiciaire afin que la prescription pour les crimes de corruption n’intervienne que dix ans après que le responsable a quitté son poste.
Les accusations de corruption contre Moubarak étaient tombées, le crime ayant été commis plus de dix ans avant le procès. Mais ce que le gouvernement craint le plus aujourd’hui, c’est que les Frères musulmans ne regagnent, grâce au procès Moubarak, le terrain qu’ils avaient perdu.