Selon toute vraisemblance, Souad el-Chammari, co-fondatrice du site Réseau libéral saoudien qui critique l'establishment religieux dans le royaume ultra-conservateur est détenue dans une prison de Djeddah. Elle a créé ce site avec un autre militant de la société civile, Raëf Badaoui, qui lui purge une peine de dix ans de prison, prononcée début septembre 2014 pour « atteinte à l'islam ».
Dans un tweet récent, Souad al-Chammari a posté des photos d'un homme faisant le baise-main à un religieux barbu. « Remarquez la vanité et l'orgueil sur son visage quand il trouve un esclave pour lui baiser la main », c'est ce commentaire - entre autres - qui lui vaut d'être en prison.
Dans un autre tweet en octobre, elle a écrit qu'elle avait été traitée « d'infidèle » pour avoir « critiqué » le clergé religieux. Jeudi, elle a interpellé les autorités sur Twitter concernant le cas de deux femmes qui, selon elle, avaient été arrêtées par la police religieuse pour avoir pris un taxi, conduit par un homme. Pourtant, les femmes, qui n'ont pas le droit de conduire une voiture dans le Royaume, font souvent appel à des taxis sans être inquiétées dans ce pays où la mixité est strictement interdite.