Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
En dépit des menaces de représailles du ministère saoudien de l'Intérieur, une poignée de Saoudiennes, des irréductibles, ont osé braver l’interdit. Déterminées mais discrètes derrière des vitres teintées, elles ont pris le volant et roulé dans les rues de Riyad, Djeddah ou Dammam. Au pire si elles se faisaient arrêter, elles payaient une amende et signaient un papier promettant de ne plus conduire.
Depuis trois ans elles sont de plus en plus nombreuses à travailler. Elles sont caissières, avocates, vendeuses mais elles doivent recourir à un chauffeur privé ou à un tuteur - père, mari ou frère - pour les accompagner sur leur lieu de travail. Une situation encore plus compliquée pour les femmes seules, divorcées ou veuves.
Cette année, la campagne est soutenue par de nombreux Saoudiens, et pour cause : employer un chauffeur est devenu onéreux pour les familles saoudiennes : entre 2 000 et 5 000 saudi riyals soit 400 à 1 000 euros par mois. D’autant qu’il n’existe toujours pas de transports en commun dans le Royaume. La conduite des femmes n’est pas un luxe en Arabie saoudite mais devient de plus en plus une nécessité économique.
→ Une pétition circule sur les réseaux sociaux : « Levez l'interdiction faites aux femmes de conduire »
→ Sur Twitter, le hashtag #IWillDriveMyself et le compte officiel de la campagne relancé dimanche 26 octobre.