Avec notre envoyé spécial à Diyarbakir, Daniel Vallot
Selon le HDP, principal parti kurde de Turquie, ce sont plusieurs milliers de détenus qui auraient lancé ce mouvement de grève de la faim. Un mouvement qui a débuté, selon ce parti, le week-end dernier et qui serait suivi dans plusieurs dizaines d’établissements pénitentiaires de Turquie. D’après un représentant des détenus cités par la presse kurde, cette grève de la faim a pour objectif l’ouverture d’un corridor humanitaire entre la Turquie et Kobane.
Ce n’est pas la première fois que l’on assiste à un mouvement de ce genre en Turquie. Les détenus kurdes de Turquie s’étaient déjà lancés dans une grève de la faim de plusieurs semaines en 2012. C’est Abdullah Öcalan, le chef de la rébellion kurde du PKK, qui avait demandé aux détenus de mettre fin à ce mouvement.
A l’époque, le contexte était bien sûr totalement différent : il s’agissait du début du processus de paix entre le PKK et le gouvernement turc. Un processus de paix qui avait permis de mettre fin à trente années de guérilla et de violences dans le sud-est de la Turquie. Ce processus, aujourd’hui virtuellement à l’arrêt, pourrait tout simplement imploser en raison du drame qui se joue à Kobane. Les autorités turques se sont d’ailleurs déclarées déterminées à poursuivre ces négociations avec le PKK.