Avec notre envoyé spécial en Turquie, Daniel Vallot
Ce jeudi 16 octobre, c’est pour le moment, le soulagement qui domine chez les réfugiés de Kobane. Il y a encore quelques jours, ces réfugiés craignaient d’assister à la déroute des combattants kurdes et de voir s’échapper tout espoir de pouvoir retourner un jour dans leur ville.
Soulagement et fierté également pour les Unités de protection populaire, ces milices kurdes qui se battent pied à pied avec les jihadistes de l’organisation Etat Islamique, fierté pour la valeur et la bravoure de ces combattants.
Rien n'est joué
Alors bien sûr, les réfugiés de Kobane savent que rien n’est encore joué et que tout dépendra de la possibilité, pour ces combattants kurdes, de recevoir des armes et des munitions. Or, sur ce point, rien n’a changé : la Turquie refuse toujours d’ouvrir sa frontière. Le Premier ministre turc l’a répété hier en réponse aux demandes du président et du Premier ministre français, qui ont réclamé, ces derniers jours, une plus grande ouverture de la frontière turque. « Il n’est pas acceptable de nous demander d’ouvrir notre frontière sans définir précisément ce que cela signifie », a notamment déclaré Ahmet Davutoglu.
« Pas question, précise le chef du gouvernement turc, de laisser passer les Kurdes de Turquie qui voudraient se battre. Pas question de laisser passer les armes et les munitions réclamées par les combattants kurdes de Kobane. » Les combats à Kobane ont fait 662 morts depuis le 16 septembre selon un décompte de l'OSDH, l'observatoire syrien des droits de l'homme : 374 dans les rangs jihadistes, 258 parmi les unités kurdes, sans compter une vingtaine de civils.
Le bilan de l'OSDH ne prend pas en compte les victimes des frappes aériennes menées par la coalition. Le Pentagone a annoncé hier la mort de « plusieurs centaines » de combattants de l'organisation Etat islamique à Kobane et autour de Kobane.