5,4 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza

En Egypte, la conférence pour la reconstruction de Gaza s'est terminée dimanche 12 octobre. Une conférence où la cinquantaine d’Etats participants se sont montrés généreux puisqu’ils ont promis plus de 5,4 milliards de dollars selon le chef de la diplomatie norvégienne, co-organisateur de la conférence.

Le Qatar arrive en tête des donateurs avec la promesse d’un milliard de dollars, rien de moins. Nettement devant l’Union européenne avec près de 500 millions de dollars et l’Arabie saoudite avec 500 millions de dollars. Les autres pays du Golfe ont, de leur côté, promis près de 500 millions de dollars supplémentaires.

C'est bien plus que les Etats-Unis, qui se sont contentés de 112 millions de dollars. A ces sommes, il faut rajouter les promesses d’une soixantaine d’Etats et d’organisations internationales et régionales.

Au niveau politique, la conférence a aussi illustré l’irritation, pour ne pas dire l’exaspération internationale, croissante à l’égard d’Israël. Tel Aviv a été montré du doigt, non seulement par les pays arabes et du tiers-monde, mais aussi par de nombreux pays occidentaux. Des participants qui ont, par contre, apporté leur soutien au nouveau gouvernement palestinien d’entente nationale regroupant les frères ennemis du Fatah et du Hamas.

Principales promesses de don :

Qatar : 1 milliard $
UE : 571 millions $
Arabie saoudite : 500 millions $
Emirats arabes unis : 200 millions $
Koweit : 200 millions $
Etats-Unis : 212 millions $
Turquie : 200 millions $
France : 40 millions $
Algérie : 25 millions $

Des donateurs généreux mais excédés

Les donateurs mettent la main au portefeuille, mais ne veulent plus financer une reconstruction systématiquement suivie d’une destruction, explique notre correspondant au Caire Alexandre Buccianti. D’autant que « ceux qui détruisent ne mettent pas la main au portefeuille », comme l’a indiqué Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française.

Les Arabes, principaux donateurs, ne se sont pas contentés d’allusions. Selon eux, Israël doit accepter la création d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 à l’issue de négociations sérieuses. Plus question de négocier pour négocier ad vitam aeternam, car l’absence de solution porte en elle les causes d’une nouvelle guerre.

Les Palestiniens non plus n’ont pas été épargnés par une bonne partie des participants, Arabes compris. Il n'est plus question de revenir aux luttes fratricides à Gaza, qui ont été une des causes des guerres avec Israël. La bande palestinienne doit être gérée par une administration unique et responsable. Le gouvernement d’entente nationale regroupant le Hamas et le Fatah est donc une condition sine qua non pour que l’aide parvienne bien à Gaza.

Pas de réaction de Jérusalem

A l'occasion de cette conférence, les Etats-Unis ont appelé à une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens. Mais du côté de l'Eat hébreu pour l'instant, il n'y a pas eu de réaction positive. Pour notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon, la déclaration du ministre des Affaires étrangères israélien, juste avant la conférence, donne le ton.

Avigdor Lieberman était interrogé sur la possibilité de reprendre les négociations avec les Palestiniens, et il s’est montré sceptique. « Si ces négociations ne portent que sur les exigences palestiniennes, c’est peine perdue », a t-il dit. Pour le ministre, il n'est pas question non plus de lever le blocus sur Gaza, tant que le Hamas ne rendra pas les armes. Israël doit donc rester sur ses positions.

Benyamin Netanyahu doit s’exprimer ce lundi après-midi. Le Premier ministre israélien reçoit Ban Ki-moon à Jérusalem. Le secrétaire général de l’ONU rencontre plusieurs dirigeants israéliens, dont la ministre de la Justice Tzipi Livni. C’est elle qui a mené les dernières négociations avec les Palestiniens. Dimanche, elle a vivement critiqué la politique du Premier ministre, qu’elle a qualifié de désastreuse.

En cause : l’absence de dialogue avec les Palestiniens. « Il était question du destin d’Israël durant la conférence des donateurs, et nous n’étions pas là », a-t-elle dit. A noter tout de même que les Israéliens n’avaient pas été invités. Mais Tzipi Livni a rejeté toute la responsabilité sur Benyamin Netanyahu.

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