Benyamin Netanyahu a annoncé dimanche 21 septembre la création d'une Autorité nationale pour la cyber-défense. Une agence gouvernementale chargée de cyber-défense regroupe l'ensemble des moyens physiques et virtuels mis en place par un pays dans le cadre d’une guerre informatique. Selon Nicolas Arpagian, rédacteur en chef de la revue Prospective stratégique, directeur scientifique et enseignant à l’Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice, la guerre, telle que nous la connaissons n’existe plus, quand le champ de bataille se nomme Internet : « La notion de guerre évoque les affrontements violents mettant en cause la vie humaine. La difficulté de ce terme de guerre, c'est qu'il va dissuader un certain nombre de gens de croire que cette capacité à être attaqué sur Internet les concerne, puisque si c'est la guerre, ce sont les militaires qui sont concernés. Il faut plutôt insister sur la notion de cyber-sécurité, considérant que chacun, Etat, entreprise, collectivité, individu peut être la cible d'un usage offensif de l'Internet, tant en ce qui concerne les systèmes d'information, que les données qui circulent et qui peuvent l'objet de captation, de détournement ou de vol ».
Protéger l'Etat et aussi les civils
Une définition de la guerre électronique qui n’a pas échappé à Benyamin Netanyahu quand il avait récemment accusé l’Iran d’avoir lancé une cyber-attaque contre Israël. Le Premier ministre israélien a expliqué que cette nouvelle Autorité de cyber-défense ne serait pas uniquement responsable de « la protection des installations importantes et des organismes liés à la défense, mais devra, également, assurer la défense des civils israéliens », contre tout type de cyber-agressions. Le ministre israélien de la Défense a ajouté, que le pays était continuellement la « cible d'attaques électroniques d'un Etat ennemi, de groupes terroristes et de pirates visant des sites militaires et économiques » tout en précisant que ces agressions n'avaient « pas provoqué de dégâts sérieux ».
Un secteur en plein boom en Israël
Mais les menaces cybernétiques se font plus précises, certaines pouvant entraîner l'arrêt des feux rouges ou la paralysie des banques. Ces dernières années, le secteur de la cyber-défense en Israël s’est fortement développé et compte 200 entreprises locales et 20 centres de recherche en coopération avec des multinationales. Récemment, Lockheed Martin, l’entreprise américaine de défense, a créé une filiale qui développera, des systèmes de cryptage pour les centres de données et la téléphonie, ainsi que des dispositifs de contre-mesures électronique. Car sur internet aussi, la meilleure défense, reste encore l’attaque.