L'agenda des Nations unies annonce une grande conférence internationale sur le climat mais les diplomates seront sans doute plus accaparés par l'intervention militaire en Syrie. L'intervention n'a pas été validée par le Conseil de sécurité et deux de ses membres, la Chine et la Russie, risquent fort de juger l'opération illégale et inopportune. Pékin et Moscou ont opposé à quatre reprises leurs vétos pour bloquer des initiatives jugées défavorables à la Syrie.
Réserves russes
Les Russes ont déjà prévenu il y a quelques jours qu’ils considéreraient toute attaque menée en Syrie comme une violation du droit international. Lors d’une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, cette nuit, le président russe a réaffirmé la nécessité d’un accord du gouvernement syrien comme préalable à toute frappe étrangère.
De même l’Iran, avec qui les Américains ont établi une forme de coopération dans la lutte contre les jihadistes en Irak, risque aussi de réagir vertement. Téhéran est un proche allié de Damas or le régime syrien a fait savoir au début du mois qu’il considèrerait toute intervention sur son sol comme une agression. Le président français doit rencontrer son homologue iranien aujourd’hui à New York. Les frappes internationales contre les mouvements jihadistes seront probablement au coeur de leur entretien.
Le chapitre 7 de la Charte des Nations unies
Côté français, le chef de la diplomatie, Laurent Fabius à deux reprises hier lundi à New York, et comme pour parer en amont les interrogations à ce sujet, a assuré qu’une base légale existait pour mener ces attaques. Laurent Fabius a ainsi cité l’article 51 de la charte des Nations unies qui donne le droit à une intervention en cas de légitime défense. Des diplomates évoquent aussi la résolution 2170 votée au mois d’août, qui réclame le désarmement et la dissolution immédiate de l’organisation Etat Islamique. Ce texte a été placé sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies qui permet de recourir à des sanctions voire à la force pour son application.
Barack Obama devra profiter de la tribune que lui offrent les Nations unies pour convaincre le monde et les Américains, de la légitimité de ces opérations, en particulier ce mercredi puisque le président américain organise une réunion du Conseil de sécurité sur le terrorisme. Treize chefs d'Etat et deux ministres doivent y participer.