Yémen: les combats continuent entre les rebelles chiites et le pouvoir

Au Yémen, alors que les Nations unies ont annoncé samedi soir la conclusion d’un accord entre le gouvernement et les rebelles chiites houthis, censé mettre fin aux combats entre les deux parties, sur le terrain la situation ne semble pas évoluer. Les combats continuent pour la quatrième journée consécutive.

Malgré les efforts acharnés des Nations unies pour tenter de mettre fin au conflit meurtrier entre d'un côté les rebelles chiites, qui souhaitent être associés au pouvoir, et de l’autre, les islamistes sunnites d'al-Islah qui bénéficient du soutien de l'armée, les combats continuaient ce dimanche matin à Sanaa, la capitale yéménite.

Selon les témoignages d’habitants rapportés par l'agence Reuters, d'intenses bombardements ont été signalés durant toute la nuit. C'est un secteur proche du quartier général de la première division blindée et de l'Université théologique d'Iman qui était visé selon les habitants.

L’accord annoncé par l’ONU n’est pas en vigueur

Hier, les rebelles avaient annoncé avoir pris le contrôle du siège de la télévision publique, alors que dans la soirée le gouvernement a décidé d'imposer un couvre-feu dans plusieurs secteurs de la capitale.

L'accord annoncé samedi soir par l'ONU entre les rebelles chiites houthis et le gouvernement ne semble donc pas encore en vigueur.

Si, du côté des autorités, le président yéménite a immédiatement apporté son soutien à cette initiative, du côté des Houthis, des représentants doivent se rendre aujourd'hui à Sanaa pour, semble-t-il, le parapher. Cela pourrait donc marquer la fin des hostilités, après désormais 5 jours d'intenses combats. Mais rien n’est moins sûr, selon certains spécialistes de la région.

« Le président Hadi et son gouvernement auront du mal à contenir les Houthistes »

« Le gouvernement a déjà fait plusieurs concessions, notamment de changer de gouvernement, de réduire l’augmentation du prix de l’essence, etc. Là, il semble bien que toutes ces revendications étaient un peu une espèce de paravent pour augmenter la tension et pour, finalement, occuper militairement des parties du territoire yéménite ; ça s’inscrit dans une expansion territoriale du mouvement houthiste, depuis, disons, 2004 », analyse Franck Mermier, ancien directeur du département des études contemporaines de l’Institut français du Proche-Orient (Ifop).

« Le président Hadi et son gouvernement auront du mal, justement, à les contenir, dans le sens où plusieurs unités de l’armée peuvent faire défection ou ont déjà été infiltrées par les Houthistes », ajoute-t-il, peu enclin à croire en un accord.

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