Avec notre correspondant au Caire, François Hume
Dans la vaste cour rectangulaire de la vieille université al-Azhar, des étudiants venus du monde entier travaillent en silence puis vont et viennent vers la grande salle de prière. Pour le porte-parole de l’institution, Ismaïl Elshirbini, le message véhiculé à propos de l’organisation de l’Etat islamique, par l’une des plus hautes autorités de l’islam sunnite, doit être clair :
« Les prêcheurs et les imams d'al-Azhar disent aux croyants de se battre contre le terrorisme, parce que Daesh [l’organisation Etat islamique] appelle à tout ce qui est mauvais, ça n'a rien à voir avec l'islam. Chaque vendredi, si vous vous rendez dans une mosquée en Egypte, vous remarquerez que les imams disent aux gens de faire attention aux opinions et aux croyances de l'organisation de l'Etat islamique. »
Pour Ismaïl Elshirbini, la force de l’organisation terroriste vient de la manipulation des divisions entre sunnites et chiites, mais les soutiens au mouvement restent très marginaux en Egypte.
« Je crois qu'il y a très peu de gens qui sont proches de Daesh ou qui les soutiennent, explique-t-il. Pour ma part, je n'en n'ai jamais rencontrés. Al-Azhzar essaye de les sortir de là et de leur montrer la bonne voie. »
Environ 500 Egyptiens seraient présents dans les rangs du mouvement de l’Etat islamique qui compterait environ 30 000 jihadistes.