Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
Le symbole est fort : 24 ans après sa fermeture, l’ambassade d’Arabie Saoudite rouvre ses portes à Bagdad. C’était à l’époque où Saddam Hussein avait envahi le Koweït. De par ce geste crucial, le royaume wahhabite, dont la légitimité est menacée par l’Etat islamique, se présente désormais comme le pays arabe incontournable de cette coalition anti-Daech. Non seulement on note le rapprochement diplomatique avec l’Irak, mais il faut aussi y voir un gage supplémentaire adressé à la France, et à François Hollande en particulier, l’instigateur de la conférence de Paris.
Ces dernières semaines on a pu constater que l’Arabie Saoudite déployait des efforts diplomatiques inhabituels, considérables mais surtout circonstanciés. Rappelons que le royaume saoudien vient d’achever la construction d’un mur de sécurité long de 900 km et ultrasophistiqué à sa frontière avec l’Irak. Des portes ont même été prévues pour permettre aux deux pays d’entretenir des relations de bon voisinage.