Trafic de visas au consulat de France à Erbil

On a appris ce vendredi l'existence d'un trafic de visas au cœur du consulat de France à Erbil, capitale de la province autonome du Kurdistan, au nord de l'Irak, où se trouvait justement François Hollande ce même jour. Pour obtenir un visa ou même pour un simple rendez-vous, les intéressés ont dû payer des milliers de dollars. Après une enquête administrative, le ministère français des Affaires étrangères a saisi le procureur de la République.

En février dernier, c'est le consul général de France lui-même, Alain Guépratte, qui tire la sonnette d'alarme : il informe sa hiérarchie à Paris d'agissements suspects au sein du consulat à Erbil. Lors de dîners officiels, des personnes se sont plaintes auprès du consul général d’avoir dû verser des sommes importantes pour des visas français, sans jamais les obtenir. Un visa d'affaires aurait ainsi coûté jusqu'à douze mille dollars, pour un simple rendez-vous il fallait compter trois à quatre mille dollars.

Après l'alerte donnée par Alain Guépratte, le ministère des Affaires étrangères envoie immédiatement l'inspection générale interne à Erbil. A l'issue de leur enquête, les agents sont convaincus de l'existence d'un réseau illicite auquel auraient participé trois à quatre personnes : le consul adjoint, qui est suspendu de ses fonctions, et des employés locaux, tous licenciés. Le 17 avril, le ministère des Affaires étrangères saisit la justice.

Depuis que le président Hollande a annoncé au mois d’août que la France allait faciliter l'asile aux minorités chrétiennes qui fuient l'avancée de l'Etat islamique, le consulat d'Erbil croule sous les demandes de visa. Pour y faire face, le ministère n'a pas recruté de nouveaux employés locaux, mais a préféré envoyer six agents expérimentés de Paris.

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