Une cour d'appel de Bahreïn a confirmé, le 31 août, la condamnation d’Ahmed Humaidan à dix ans de prison. Le photojournaliste a été jugé pour implication dans une attaque contre la police dans ce pays secoué par des troubles politiques. La confirmation du jugement est intervenue malgré les nombreux appels pressants de plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'homme qui demandaient une annulation de la peine prononcée le 26 mars contre le reporter.
Nabeel Rajab, président du Bahrein Center for Human Rights, qui avait lui même été emprisonné en 2012, dénonce carrément l'absence de justice dans le cas du photojournaliste Ahmed Humaidan. « Humaidan faisait partie des rares personnes qui enquêtait sur les abus et les crimes commis par le gouvernement et diffusait ses informations pour alerter les médias internationaux. C'est pour cette raison que lui et les gens comme lui sont visés. Certains ont été jugés, d'autres attendent leur jugement. La situation sur place est très dangereuse », dit-il.
Le silence de la communauté internationale
Nabeel Rajab dénonce le pouvoir sur place. «Bahreïn est une dictature, dit-il. Des milliers de personnes sont derrière les barreaux dans ce petit pays de 700 000 habitants. Mais personne ne dit rien, le monde entier, la communauté internationale se taisent. L'Occident ne dit rien parce que beaucoup font des affaires ici ».
Journalistes et militants des droits de l'homme, cibles du pouvoir
Le président du Bahrein Center for Human Rights affirme que « des dizaines de personnes sont condamnées par des tribunaux qui obéissent à la famille régnante. Nous sommes dans un pays où la justice n'est pas indépendante. D'après les organisations de défense des droits de l'homme, les journalistes, les photographes, les militants des droits de l'homme, les cyberactivistés sont en danger au moment où je parle ».