Présidentielle en Turquie: l'abstention pourrait profiter à Erdogan

En Turquie, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'apprête à devenir le premier président élu au suffrage universel direct. Mais aussi à prolonger de cinq ans son règne à la tête du pays, et cela, malgré les mises en garde de ses rivaux contre sa dérive autoritaire. Dans tout le pays, la participation au scrutin reste faible.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Le constat est unanime : la participation est apparue extrêmement basse tout au long de cette journée de vote, dans toutes les régions, à l’Est comme à l’Ouest, en ville comme à la campagne. C’était prévisible, avec un scrutin organisé en plein milieu des vacances du mois d’août, et d’ailleurs, ses détracteurs le reprochent au candidat du pouvoir Recep Tayyip Erdogan.

Tendance annoncée

Cette tendance était en quelque sorte annoncée par le taux de participation visiblement très faible observé lors du recueil des suffrages des votants turcs à l’étranger, qui s’est achevé la semaine dernière. On peut donc d’ores et déjà parler de démobilisation, de manque de motivation pour ce scrutin qui, pour beaucoup dans les témoignages que l’on peut recueillir à la sortie des bureaux de vote, est déjà joué de longue date.

Election jouée dès le premier tour ?

Le facteur d’un mode de scrutin inconnu des Turcs - puisque c’est la première fois qu’ils élisent leur président au suffrage universel direct - n’est pas à écarter. Beaucoup, par exemple ne comprennent pas pourquoi il y a besoin de deux tours pour désigner un vainqueur ; ceux-ci peuvent se rassurer, très probablement, il n’y aura pas besoin d’un deuxième tour pour que M. Erdogan savoure sa victoire, dès ce soir. Il n’avait peut-être pas besoin de cela, mais, en tout cas, l’abstention aura joué en sa faveur.

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