« Le soldat israélien Shaul Aaron est entre les mains des brigades Ezzedine al-Qassam », le bras militaire du Hamas, a déclaré leur porte-parole Abou Obeida dans une allocution télévisée. Au même moment des scènes de liesse ont éclaté dans les rues de la ville de Gaza.
Cependant, quelques heures plus tard, l'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Ron Prosor, démentait « ces fausses rumeurs », lors d'un entretien avec des journalistes, en marge d'une réunion d'urgence, toujours en cours, du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation à Gaza. « Il n'y pas de soldat israélien enlevé », a-t-il déclaré, catégorique.
Journée noire pour Tsahal
Treize soldats israéliens de la brigade Golani ont été tués ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza, portant à 18 le nombre de militaires tués depuis le début de l'offensive « bordure protectrice ». Le bilan de cette offensive est le plus lourd pour les forces israéliennes depuis 2006 et la guerre du Liban. L'armée avait déjà annoncé la mort de cinq soldats depuis jeudi.
Les treize soldats tués faisaient partie d'unité d'élite israélienne. L'attaque s'est déroulée la nuit dernière, dans les rues de Chajaya, un faubourg de Gaza. Le transport de troupes dans lequel se trouvaient les militaires a sauté sur une charge explosive. Leur mort a suscité de très lourds bombardements dans ce secteur toute la journée.
Le bilan le plus lourd depuis la guerre du Liban
L'armée a aussi comptabilisé au moins 55 blessés. En outre, deux civils israéliens sont morts depuis le lancement de l'opération, le 8 juillet dernier.
« Nous savons que lors des combats il y a des pertes, et nous savons que notre devoir est d'accomplir nos missions. C'est ce qu'on fait et nous allons continuer », a réagi le chef d'état-major de l'armée, Benny Gantz.
Du côté palestinien, plus de 425 personnes, en majorité des civils, ont été tuées depuis le
début du conflit, dont près d'une centaine ce dimanche.
Israël jouit du soutien des dirigeants européens et américains, dit Netanyahu
Abbas demande la réunion du Conseil de sécurité
Le président palestinien Mahmoud Abbas, en visite au Qatar, a appelé à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après la mort d'au moins 100 Palestiniens dimanche à Gaza, dont au moins 60 dans le pilonnage de Chajaya, banlieue est de la ville de Gaza.
« Ce que les forces d'occupation ont fait aujourd'hui à Chajaya est un crime contre l'humanité, un crime atroce et ceux qui ont commis ce crime vont être poursuivis et punis », a ajouté M. Abbas.
Le secrétaire général de l'ONU condamne une « action atroce »
« Israël doit exercer le maximum de retenue et faire beaucoup plus pour protéger les civils » palestiniens, a déclaré Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse à Doha où il a entamé dimanche une tournée dans la région. « Alors que j'étais en route pour Doha, des dizaines d'autres civils, dont des enfants, ont été tués dans des frappes militaires israéliennes à Chajaya », dans la banlieue à l'est de la ville de Gaza, a-t-il ajouté avant de souligner : « Je condamne cette action atroce ».
Des manifestations de soutien à Gaza
Alors que les affrontements se poursuivent à Gaza, un peu partout en Europe des manifestations de soutien à la Palestine s’organisent. C’était notamment le cas à Amsterdam, à Stockholm, mais aussi à Vienne. Dans la capitale autrichienne plus de dix mille manifestants ont répondu à l’appel d’une organisation turque. Une manifestation d’ampleur qui s’est déroulée sans incident, comme le rapporte notre correspondant à Vienne, Nathanaël Vittrant. A peine 200 policiers ont été mobilisés et ont assuré une présence discrète. A Graz et à Salzburg, d’autres manifestations de moindre ampleur ont également été organisées, là aussi sans incident.