Courte trêve pour les habitants de Gaza

Dixième jour de l’offensive israélienne contre la bande de Gaza. Une journée marquée par un court répit pour la population de l’enclave palestinienne. Les Nations unies ont initié une trêve humanitaire de cinq heures. Elle a été plus ou moins respectée. Cette trêve a au moins permis aux habitants de Gaza de se ravitailler. 

En l’espace de quelques heures, les Gazaouis ont retrouvé une vie presque normale. Les habitants de l’enclave palestinienne en ont profité pour se réapprovisionner en produits de première nécessité. Les commerces ont rouvert et les gens sont sortis dans les rues. Au-dessus de leur tête, à ce moment-là, un ciel dégagé et pas un seul avion de combat israélien en vue. Mais malgré le cessez-le-feu ils restent très inquiets. Ils savent que leur répit est de courte durée.

Les hostilités ont repris dès la fin du cessez-le-feu

À peine les cinq heures de trêve écoulées, les sirènes israéliennes ont retenti annonçant des tirs de roquettes contre la ville d’Ashkelon située au sud de l’Etat hébreu.

Côté gazaoui, les habitants redoutent le pire durant les prochaines heures. Ils craignent des raids plus forts, plus intenses. D’autant que les forces israéliennes pourraient vouloir faire payer au Hamas ses écarts de conduite durant ce cessez-le-feu.

Cette trêve a certes marqué une accalmie, mais c’était un calme précaire puisque, dans la matinée, Israël a accusé le mouvement palestinien d’avoir tiré trois obus de mortier. Sa branche armée, les brigades Ezzedine al-Qassam, aurait également tenté une incursion en territoire israélien. L’opération aurait été déjouée par les forces armées israéliennes qui auraient tué un combattant ennemi.

Le Hamas a tout de suite démenti une partie de ces informations

Les responsables du mouvement palestinien ont crié au mensonge et dénoncé l’acharnement d’Israël. Selon eux, « l’Etat hébreu cherche tout simplement des motifs pour continuer ses massacre ». Un dirigeant du Hamas a affirmé que « toutes les factions combattantes dans la bande de Gaza ont respecté la trêve humanitaire ». Toutefois un groupe des brigades Ezzedine al-Qassam aurait bel et bien tenté de pénétrer en territoire israélien.

Il y a désormais des chances qu’une nouvelle trêve soit instaurée à partir de vendredi.

Au dixième jour de cette offensive, le bilan humain est lourd. Près de 250 morts côté palestinien contre une seule victime israélienne. Les chances sont minces et l’espoir c’est celui de la médiation égyptienne engagée au Caire et à laquelle participent cette fois-ci les responsables du Hamas.

Une première tentative avait échoué mardi dernier, mais les médiateurs égyptiens ont changé de stratégie. Ils ont décidé d’impliquer directement le mouvement palestinien. Cela pourrait accroître leurs chances de succès. Reste un élément de blocage important, le Hamas réclame des garanties sur la levée du blocus à Gaza. Tout espoir de cessez-le-feu est suspendu à cette requête. Et sans levée de blocus, le Hamas et les autres factions palestiniennes de la bande de Gaza ont prévenu qu'il n’y aura pas de trêve et les tirs de roquettes continueront de cibler les territoires israéliens.

La communauté internationale totalement impuissante

Une faiblesse politique généralisée semble peser dans la résolution de la crise israélo-palestinienne. D’abord entre les protagonistes eux-mêmes, puisque le Hamas est divisé entre aile politique – qui tente actuellement de négocier un accord au Caire – et sa branche armée. Il y aussi le président palestinien Mahmoud Abbas qui n’a absolument aucun pouvoir. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a les mains liées et sa marge de manœuvre est réduite à cause l’extrême droite israélienne.

A l’échelle internationale, les Américains font montre d’une forme de lassitude. Le secrétaire d’Etat John Kerry s’est donné à fond durant l’année en cours pour rétablir la paix mais n’a obtenu aucun résultat. L’Europe, quant à elle, n’a jamais véritablement pesé dans ce dossier.
 

Partager :