Journée à haut risque en Israël et dans les Territoires palestiniens

Ce vendredi 4 juillet est le jour de la grande prière, en plein ramadan, alors que les Palestiniens pleurent la mort d’un jeune de 17 ans, tué dans un acte apparent de vengeance, après la mort de trois adolescents israéliens. Et c’est justement ce vendredi que la victime, Mohamed Abou Khdeir, devrait être enterrée.

Avec nos correspondants à Jérusalem, Murielle Paradon et Michel Paul

Des dizaines de milliers de personnes crient vengeance et appellent au jihad sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem. Un hélicoptère tourne au-dessus de leurs têtes depuis la fin de la première grande prière du ramadan de cette année. L'armée est sur le qui-vive. Et la police a dépêché des renforts aux abords de la Vieille ville pour éviter les débordements d’après-prière. C’est souvent le cas lors des périodes de tension et la tension est très forte ces derniers jours avec la mort de ce jeune Palestinien, Mohamed Abou Khdeir, enlevé et assassiné mercredi, apparemment dans un acte de vengeance après la mort de trois adolescents israéliens.

La famille Abou Khdeir a dressé une tente devant sa maison pour les obsèques. L’enterrement devrait aussi avoir lieu ce vendredi, après la grande prière. C’est du moins ce qu’affirme le père de la victime. Les funérailles ont été retardées par l’autopsie. Et selon la mère de Mohamed, les Israéliens demandaient aussi un enterrement discret, de nuit, pour éviter les débordements. Finalement, un arrangement aurait été trouvé. La famille Abou Kheidr attend maintenant le corps qui doit arriver à la maison familiale de Shuafat. 

La famille et les habitants de Shuafat sont en colère. Ils estiment que la police n'a pas réagi assez vite à l’enlèvement du jeune Palestinien et ne fait rien pour retrouver les coupables. Le kidnapping a été signalé très vite et des caméras de surveillance ont apparemment filmé la scène. L'entourage est persuadé que des extrémistes juifs, des colons, sont derrière l’enlèvement et le meurtre. Des tentatives de kidnapping auraient eu lieu dans le quartier ces derniers jours.

La police, elle, n’exclut aucune piste et reste très prudente. Si l'acte de vengeance commis par des juifs nationalistes devait se confirmer, cela pourrait provoquer un embrasement généralisé.

Gaza en alerte

Dans la bande de Gaza, la tension est tout aussi vive. Une nouvelle réunion du cabinet israélien de sécurité a eu lieu, jeudi 3 juillet dans la soirée, pour examiner la situation à la frontière avec l’enclave palestinienne. Pour le Premier ministre israélien, son pays se prépare à deux options : si les tirs de roquettes sur les agglomérations du sud du pays cessent, le calme sera préservé ; dans le cas contraire, proclame Benyamin Netanyahu, l’armée entrera en action avec une puissance accrue.

De son côté, le chef d’état-major israélien, le général Benny Gantz, prévient sur son compte Twitter : « Nous souhaitons le calme mais si le Hamas choisit d’agir contre nous, nous sommes prêts. »

Israël a transmis par l’intermédiaire d’une tierce partie des messages d’apaisement au Hamas, indique-t-on. En attendant, l’armée israélienne a déployé des renforts en bordure de la bande de Gaza après les tirs de roquette, notamment sur la localité de Sderot qui a encaissé plusieurs impacts directs sur des usines et des immeubles d’habitation, sans faire de victimes.

Des positions défensives ont été installées dans la région, indique un porte-parole militaire. Mais on signale également des mouvements de blindés tout le long de la frontière avec la bande de Gaza. Dans la soirée de jeudi, les responsables de la défense passive ont demandé aux habitants de la région de rester à proximité des abris. (LIRE : Israël: l'armée envoie des troupes vers Gaza)

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