Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
La nomination de Mohammad bin Faisal Abusaq, ministre d’Etat aux Affaires du Majlis al-Choura (conseil consultatif), est historique. Une décision adressée aux deux millions de chiites saoudiens, souvent exclus, bannis de toute concertation politique ou décisionnelle au sein des hautes instances de l’Etat saoudien. Une situation qui a valu au pays bien des tensions ces dernières années.
Riyad veut aussi et surtout apporter la preuve à Nouri al-Maliki, Premier ministre irakien accusé par les Saoudiens d’être responsable du chaos, qu’en Arabie saoudite, sunnites et chiites peuvent cohabiter dans un même gouvernement. En nommant un ministre originaire de la région de Najran, le souverain saoudien fait tomber un mur longtemps érigé contre les chiites. La porte leur est désormais ouverte.
Le geste est plus que symbolique ; il est même avant tout politique. Reste à savoir si le Premier ministre irakien osera suivre l’exemple du roi Abdallah pour former un gouvernement d’union nationale en Irak.