Avec notre envoyé spécial à Qaraqosh, Nicolas Falez
Pour se rendre à Qaraqosh, dans la province de Ninive, on franchit plusieurs barrages des peshmergas, les forces armées du Kurdistan autonome qui y sont déployés. Le village se trouve sur la limite de la zone tenue par l'EIIL. Près des églises, des hommes portent des fusils automatiques. Ce sont des chrétiens, organisés en groupes d’autodéfense.
Depuis dix jours, le séminaire de Qaraqosh accueille des familles chrétiennes qui ont fui Mossoul. Dans le jardin, il y a ce père de famille qui a récemment effectué un aller-retour dans sa ville.
« J’y suis allé il y a deux jours. La situation est terrible. Il y a plein de drapeaux noirs dans la rue, beaucoup d’hommes armés. Mais ils ne s’en prennent pas aux gens… »
D’autres témoignages confirment que l’Etat islamique en Irak et au Levant ne s’en prend pas aux chrétiens ni à leurs églises. En tout cas pour l’instant. Reste le chaos à Mossoul et l’inquiétude des chrétiens, dont certains parlent d’exil, comme ce charpentier de 24 ans :
« Il n’y a pas d’avenir en Irak. Cela fait dix ans qu’on le sait. Si Dieu le veut, je partirai d’ici et j’irai dans un autre pays. Si on m’accepte. »
A Qaraqosh, d’autre déplacés chrétiens disent vouloir rentrer un jour à Mossoul. Mais seulement si l’armée régulière reprend le contrôle de la ville.