Reportage à Battir, de notre correspondant en Cisjordanie, Nicolas Ropert.
C'est par une source en haut du village que débute ce formidable système d'irrigation construit durant l'Antiquité. L'eau descend ensuite aux terrasses cultivées par les habitants de Battir. Naima Ali Zreya, une villageoise, vient ici nettoyer des feuilles de menthe. « Rien n'a changé ici, affirme cette dernière. Nous continuons à cultiver les terrains. Mais nous avons peur de ce mur. Nous craignons de ne plus pouvoir nous rendre sur ces champs qui nous appartiennent. Nous voulons continuer à accéder à nos arbres fruitiers, à nos oliviers surtout quand c'est le moment de la récolte... Donc nous espérons que nous pourrons continuer à faire tout ça et que ce mur ne soit jamais construit. »
Membre de l'ONG environnementale les Amis de la nature, Mohammed Obidallah, a apporté ses connaissances techniques au dossier déposé auprès de l'UNESCO. Il décrit les menaces qui pèsent sur ce site : « N'importe quelle sorte de séparation que ce soit une barrière ou un véritable mur, détruira ce paysage de terrasses, détruira ce système d'irrigation. Cela coupera aussi des terrains des habitants car il y environ 400 hectares de champs de l'autre côté de la ligne de séparation. Les gens ne pourraient plus y accéder. Cela aura des effets aussi sur la biodiversité de cette zone ».
Cette décision de l'institution internationale a été accueillie avec joie par les habitants qui espèrent désormais que le projet de mur israélien sera abandonné.