Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Le président américain, Barack Obama s’est dit prêt à envoyer jusqu'à 300 membres des forces spéciales en Irak dans les jours à venir. Celui-ci a précisé qu’ils ne sont pas destinés à combattre mais à conseiller, entraîner, assister et soutenir les forces irakiennes. Ces 300 hommes s'ajouteraient aux 275 venus renforcer la protection de l’ambassade à Bagdad ainsi qu'aux navires dans le golfe persique.
Certains militaires des forces spéciales vont travailler directement à l’état major irakien, à Bagdad, et éventuellement sur le front. Leur rôle est de bâtir une stratégie, mais aussi de récolter du renseignement pour définir d’éventuelles cibles, car manifestement, les informations venues de l’armée irakienne ne sont pas précises. Ces forces spéciales enfin, doivent faire remonter vers le commandement américain des informations sur l’état réel de l’armée irakienne, sa mobilisation ou sa démobilisation…
Frappes aériennes
Le président des Etats-Unis a insisté sur le non-envoi de forces au sol, ce que craignent le plus les élus démocrates. En effet, ces derniers ne veulent pas de troupes combattantes sur le terrain et craignent d’être pris dans un nouvel engrenage irakien qui n'est pas souhaité par 80% des Américains. Néanmoins, Barack Obama doit répondre aux exigences de sécurité des Etats-Unis et à la menace terroriste, qui d’après les républicains cette fois, s’accroît chaque jour, avec la progression de l’Etat islamique en Irak et au levant (EEIL).
Concernant d’éventuelles frappes aériennes comme l’avait demandé Bagdad, mercredi 18 juin, elles n’auront lieu qu’après une étude précise des cibles et des positions de l’EIIL. Ces frappes pourraient donc avoir lieu si cela est nécessaire et si le Premier ministre irakien a compris qu’il doit agir en incluant toutes les communautés, selon les termes de Barack Obama.
Multilatéralisme
Dans cette allocution, en effet, le chef d’Etat américain a repris les critiques déjà formulées contre Nouri al Maliki et les leaders irakiens. Ils doivent prendre leurs responsabilités, former un gouvernement d’union nationale avec les sunnites et les Kurdes. C’est la seule solution pour régler le problème à long terme, a insisté Barack Obama.
Le président des Etats-Unis a enfin annoncé l’envoi dans la région de John Kerry. Le secrétaire d’Etat va reprendre son bâton de pèlerin pour consulter les voisins de l’Irak. C’est dans la droite ligne du discours de politique étrangère du président Obama, le 28 mai dernier, axé sur le multilatéralisme.